Apollinaire J.Kyelem de Tambela a laissé entendre que le Burkina Faso, le Mali et la Guinée peuvent très bien vivre sans la CEDEAO

 Réunis le 9 janvier 2022 au Ghana pour le 4e sommet extraordinaire de l’autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, les chefs d’Etat ont sanctionné la transition malienne. Roch Marc Christian Kaboré, Président du Burkina Faso, était de la partie. Il a été victime d'un putsch deux semaines après.

J'avais déploré la dureté de ces sanctions que j'estimais injustes pour le peuple malien. La  CEDEAO, s'était visiblement tirée une balle dans le pied et descendait davantage dans l'estime des peuples de la communauté.


Aujourd'hui la CEDEAO a bons dos et est chargée par le premier ministre Burkinabè. Apollinaire J.Kyelem de Tambela a laissé entendre que le Burkina Faso, le Mali et la Guinée peuvent très bien vivre sans cette institution : « Il faut qu’on dise les choses clairement. La CEDEAO a été créé en 1975. Nos pays ont vécu avant 1975, ce qui prouve qu’ils peuvent vivre sans la CEDEAO. Nous souhaitons vivre avec la CEDEAO, mais si elle veut nous empêcher de nous réaliser, nous mènerons notre chemin. La CEDEAO est une structure de coopération et non d’intégration. Si elle reste telle qu’elle est actuellement, même dans 1000 ans, elle n’aura pas d’évolution ».


Curieux tout de même car il y a deux mois seulement, le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Regionale et des Burkinabè de l’Extérieur affirmait que le Burkina Faso et la CEDEAO sont sur la même longueur d’onde.


"Quand on refuse on dit non" est le titre d'un ouvrage de l'écrivain Ahmadou Kourouma. J'ose croire que Kyelem de Tambela est dans une logique de plaidoyer pour amener l'institution à se reformer et non dans une perspective de rupture. Car en effet, le P.M. du Burkina Faso refuse un certain état de fait. Mais en allant plus loin, il faudrait en tirer les conséquences. Et se préparer, anticiper parce que ce monde ne laisse aucune place à l'improvisation. 


Donc si ouvrir un front avec la CEDEAO est acté par les autorités du Burkina Faso, il faudrait commencer à négocier, pays par pays, la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux ainsi que les droits de résidence et d'établissement au Ghana, Nigeria, Côte d'Ivoire, Togo, Bénin, Sénégal, Niger, etc.

Ce serait très embêtant que des millions de Burkina soit assujettis à la carte de séjour, à la détention de passeport, de visa, aux difficultés de transferts d'argent, aux tracasseries douanières, ...


En 2000, la Mauritanie s'est retirée de la CEDEAO, pour le projet d'Union du Maghreb arabe. Ce projet a echoué, et en 2017, le pays a demandé à réintégrer l'organisation.

Donc il est bien possible de quitter et possible de revenir dans les conditions prescrites.


Mais en principe, il faut demander l'avis formel du peuple avant de se lancer dans ce genre d'aventure.



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