Injonction de reprendre les travaux de la route Sakoinsé-Koudougou : La rançon du refus de se conformer aux normes

 Injonction de reprendre les travaux de la route Sakoinsé-Koudougou : La rançon du refus de se conformer aux normes



À sa séance du 10 mars 2023, le Conseil des ministres a ordonné l'entreprise tunisienne SOROUBAT de reprendre à sa charge et sur l'ensemble du tronçon, les travaux de construction de la route Sakoinsé-Koudougou. Et pour cause : suite aux dégradations précoces constatées sur le tronçon, le rapport de la mission d'investigation sur lesdites dégradations pointe du doigt le défaut de qualité du matériau utilisé et de la mise en œuvre de la couche de base stabilisée aux concassés. C'est fort regrettable quand on sait que l'entreprise attributaire des travaux a bénéficié du marché suite à un appel d'offres international ouvert. Ce, avant que les travaux ne soient lancés le 16 janvier 2020 à Koudougou. 





Le recours aux appels d'offres ouvert, de surcroît international, vise justement à empêcher de tels manquements à travers le choix d'une entreprise sérieuse répondant aux prescriptions du cahier des charges. Mais dans le cas d'espèce, tout porte à croire que l'entreprise n'a pas mis les bouchées doubles pour honorer la confiance placée en elle suite à un processus rigoureux de sélection de l'entreprise attributaire des travaux. Pourtant, c'est la même entreprise qui a à son actif la réalisation des travaux routiers sur les tronçons Ouaga-Kongoussi, Dédougou-Tougan, etc. Ce ne sont pas non plus des rappels qui ont manqué pour rafraîchir la mémoire à l'entreprise. Présent sur le tronçon le 14 mai 2021 pour une visite des travaux, l'ancien Ministre des infrastructures, Éric Bougouma, avait rappelé et exigé comme d'habitude, cette nécessité d'exécuter les travaux selon les règles de l'art.



À cette date, les travaux étaient à un taux d'exécution de 39,55%. Puis, quelques mois après, le Ministre Bougouma a quitté le Gouvernement, laissant sa place au ministre Franck Kansié pour juste un mois au fauteuil ministériel. Son successeur Zoungrana arrivé au ministère suite au putsch de Damiba n'aurait certainement pas eu le temps de visiter les travaux, selon ce qui nous est revenu. Ce, avant la survenue du coup d'État du 30 septembre 2022 et la constatation des premières dégradations. Les acteurs sur le chantier ont-ils profité de ces chamboulements politiques et de cette longue période marquée par un vide en termes de visites ministérielles des travaux pour faire un travail au rabais ? En tout cas, la réponse ne souffre point de débat.



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